
L’histoire fascinante du département de l’Hérault : des origines à nos jours
L’Hérault, un département riche en histoire et en patrimoine, offre un voyage captivant à travers les âges. Ainsi, des traces préhistoriques aux développements modernes, ce territoire du sud de la France a été le théâtre de nombreux événements marquants et a vu naître des figures emblématiques. Plongeons ensemble dans cette odyssée temporelle qui a façonné l’identité unique de cette région.
Cartes et sites majeurs de l’Hérault

Villes:
Montpellier,
Sète
et Béziers
Bourgs et villages de caractères:
Minerve,
Olargues,
Bouzigues,
Pégairolles de Buèges,
Villeneuvette,
Fraisse-sur-Agout,
Saint-Martin de Londres,
Laroque,
Roquebrun,
Lunas,
Montouliers,
Boussagues,
Le Caylar,
Les Matelles,
et Marseillan
Châteaux:
Château Laurens,
Le Château des Guilhem,
Château de la Mogère,
Le Château de Puisserguier,
Château Saint-Jean,
Château de la Grange des Prés,
Le Château de Perdiguier,
Château de Margon,
Castellas de Montpeyroux
et Château d’Aumelas
Abbayes et couvents:
L’abbaye de Gellone à Saint-Guilhem-le-Désert,
Château-Abbaye de Cassan,
L’abbaye de Fontcaude,
L’abbaye Sainte-Marie de Valmagne
et le prieuré Saint-Michel de Grandmont
Autres sites remarquables:
Site Archéologique de Cambous,
Musée d’archéologie et de paléontologie de Minerve,
Musée de Préhistoire Régionale,
Site archéologique Lattara Musée Henri Prades,
Ambrussum musée et site archéologique
et le site archéologique du Castellas
Un peu d’histoire
Le département de l’Hérault, nommé d’après le fleuve qui le traverse, présente une diversité géographique remarquable. Depuis les contreforts méridionaux du Massif central aux rivages de la Méditerranée, en passant par les garrigues odorantes et les plaines viticoles du Languedoc, ce territoire offre un panorama varié qui a influencé son histoire et son développement au fil des siècles.
Dans cet article, nous explorerons les différentes périodes qui ont marqué l’évolution de l’Hérault, de la préhistoire à nos jours. Nous mettrons ainsi en lumière les événements clés, les personnages illustres et les transformations socio-économiques qui ont façonné ce territoire fascinant. Préparez-vous à un voyage dans le temps, à la découverte des secrets et des merveilles de l’Hérault.
Les origines préhistoriques de l’Hérault
L’histoire du département de l’Hérault plonge ses racines dans un passé lointain, bien avant l’émergence de la civilisation telle que nous la connaissons aujourd’hui. Les découvertes archéologiques révèlent une présence humaine remontant à des temps immémoriaux, faisant de cette région un véritable berceau de l’humanité en Europe occidentale.
Les premiers habitants : une présence millénaire
Les traces les plus anciennes d’activité humaine dans l’Hérault remontent à une époque stupéfiante. Ainsi, à Lézignan-la-Cèbe, des vestiges datant d’environ 1,57 million d’années ont été mis au jour. Ce qui constitue l’un des plus anciens témoignages de présence hominidé en Europe. De plus, ces découvertes, appartiennent à la culture oldowayenne avec des outils primitifs tels que des galets taillés, ce qui offre un aperçu fascinant des premières technologies humaines.
Cette présence précoce s’est poursuivie et développée au fil des millénaires. Depuis, les grottes et abris naturels de la région qui ont servi de refuges aux populations préhistoriques, comme en témoignent les nombreux sites archéologiques disséminés sur le territoire héraultais.
L’art rupestre et les premières expressions artistiques
L’Hérault ne se contente pas d’abriter des vestiges d’outils primitifs ; il recèle également des trésors artistiques préhistoriques. En effet, la grotte d’Aldène, située dans le département, a livré un ensemble remarquable de représentations datant de l’Aurignacien, une période clé du Paléolithique supérieur. De plus, ces œuvres, gravées ou peintes sur les parois rocheuses, constituent un témoignage émouvant de l’émergence de l’expression artistique chez nos ancêtres.
Par ailleurs, l’abri Rothschild, près de Cabrières, a révélé un important corpus de coquillages teintés d’ocre. Ainsi, ces objets, probablement utilisés comme parures ou dans des rituels, illustrent le développement de pratiques symboliques et esthétiques chez les populations préhistoriques de l’Hérault.
La transition vers le Néolithique
Avec l’avènement du Néolithique, l’Hérault a connu une transformation profonde de son paysage et de ses modes de vie. En effet, cette période, marquée par la sédentarisation et l’émergence de l’agriculture, a vu l’apparition des premiers villages permanents dans la région.
Les dolmens et menhirs, vestiges emblématiques de cette époque, parsèment encore aujourd’hui le territoire héraultais. En effet, ces monuments mégalithiques, érigés il y a plus de 5000 ans, témoignent des croyances et des pratiques funéraires de nos ancêtres néolithiques. Avec plus de 700 de ces structures répertoriées dans le département, l’Hérault offre un véritable musée à ciel ouvert de l’architecture préhistorique.
L’âge des métaux : une ère de changements
La fin de la préhistoire et le début de la protohistoire ont vu l’émergence de nouvelles technologies et de structures sociales plus complexes dans l’Hérault. Ainsi, l’âge du Bronze, puis l’âge du Fer, ont apporté des innovations significatives dans les domaines de l’artisanat, de l’agriculture et de l’organisation sociale.
Des sites comme l’oppidum d’Ensérune, occupé dès le VIe siècle avant J.-C., illustrent le développement de communautés organisées et fortifiées. De plus, ces agglomérations protohistoriques ont jeté les bases des futures cités antiques qui allaient marquer l’histoire de l’Hérault.
L’Antiquité : la région de l’Hérault sous l’influence romaine
L’arrivée des Romains dans la région qui deviendra plus tard le département de l’Hérault a marqué un tournant décisif dans l’histoire locale. En effet, cette période a vu l’émergence de nouvelles structures urbaines, le développement d’un réseau routier étendu et l’introduction de pratiques culturelles qui ont profondément influencé le territoire.
La Via Domitia : un axe stratégique
L’un des héritages les plus durables de la présence romaine dans l’Hérault est sans conteste la Via Domitia. Effectivement, cette voie romaine, la plus ancienne tracée en Gaule, traversait le département, reliant l’Italie à l’Espagne. Ainsi, son parcours, jalonné de sites remarquables comme Ambrussum et l’oppidum d’Ensérune, témoigne de l’importance stratégique de la région dans l’empire romain.
La Via Domitia n’était pas qu’une simple route; elle représentait un véritable vecteur de romanisation, facilitant les échanges commerciaux et culturels. Ainsi, le long de cet axe, des villes et des relais se sont développés, contribuant à l’essor économique et à l’urbanisation de l’Hérault antique.
L’essor de la viticulture
L’époque romaine a également vu l’introduction et le développement de la viticulture dans l’Hérault, une activité qui allait devenir emblématique de la région. De plus, les colons romains ont apporté leurs techniques viticoles, transformant progressivement le paysage héraultais.
Des vestiges de villae romaines, ces domaines agricoles souvent dédiés à la production de vin, parsèment le territoire. La villa gallo-romaine de Loupian, avec ses magnifiques mosaïques, offre effectivement un témoignage éloquent de la prospérité générée par cette nouvelle industrie. De plus, ces exploitations viticoles ont jeté les bases d’une tradition qui perdure encore aujourd’hui, faisant de l’Hérault l’un des plus importants départements viticoles de France.
L’urbanisation et les infrastructures romaines
Les Romains ont également laissé leur empreinte dans l’urbanisme de l’Hérault. Des villes comme Béziers (Baeterrae) et Lodève (Luteva) ont en effet connu un développement significatif sous l’administration romaine. De plus, ces centres urbains étaient dotés d’infrastructures typiques de la civilisation romaine : forums, thermes, théâtres et temples.
L’ingénierie romaine a également marqué le paysage héraultais. Ainsi, des aqueducs, dont certains vestiges subsistent encore, ont été construits pour approvisionner les villes en eau. De plus, ces ouvrages témoignent de la maîtrise technique des Romains et de leur capacité à transformer l’environnement pour répondre aux besoins d’une population croissante.
L’héritage culturel et linguistique
L’influence romaine ne s’est pas limitée aux aspects matériels. Ainsi, la langue latine, introduite par les colonisateurs, a progressivement supplanté les langues locales, posant les bases du futur occitan. De plus, les pratiques religieuses, les coutumes et les modes de vie romains ont également imprégné la culture locale, créant un syncrétisme unique entre les traditions indigènes et la civilisation méditerranéenne.
Cette période a donc profondément façonné l’identité de l’Hérault, laissant un héritage qui se ressent encore aujourd’hui dans l’architecture, la langue et les traditions du département.
Le Moyen Âge : entre féodalité et essor urbain
Cette période a été marquée par de transformations profondes pour le territoire qui allait devenir le département de l’Hérault. Ainsi, cette époque a vu l’émergence de puissantes seigneuries, le développement de centres urbains dynamiques et l’affirmation d’une identité culturelle distinctive.
L’émergence des seigneuries
Après la chute de l’Empire romain, l’Hérault, comme le reste de l’Europe occidentale, est entré dans une période de fragmentation politique. Des seigneuries locales se sont en effet constituées, chacune cherchant à affirmer son pouvoir sur un territoire donné. Ainsi, la seigneurie de Montpellier, fondée en 985, est devenue l’une des plus importantes de la région, rivalisant avec la vicomté de Béziers qui demeurait une place forte influente.
Ces seigneuries ont laissé une empreinte durable sur le paysage héraultais. Les châteaux et forteresses médiévales, dont certains subsistent encore aujourd’hui, témoignent effectivement de cette période troublée où la défense était une préoccupation constante. De plus, des sites comme le château de Montpeyroux ou celui de Minerve offrent un aperçu saisissant de l’architecture militaire médiévale.
L’essor de Montpellier
La cité a connu un développement spectaculaire au cours du Moyen Âge, devenant l’un des centres urbains les plus importants du royaume de France. De plus, la création de la faculté de médecine au XIIe siècle a joué un rôle crucial dans cet essor. Cette institution, l’une des plus anciennes au monde, a en effet attiré des étudiants et des savants de toute l’Europe, faisant de Montpellier un foyer de savoir et de culture.
Parallèlement, la ville est devenue un important centre commercial, notamment pour le commerce des épices. Effectivement, cette double vocation, intellectuelle et marchande, a propulsé Montpellier au rang de deuxième ville la plus peuplée du royaume après Paris. Ce qui témoigne du dynamisme économique et culturel de l’Hérault médiéval.
Le rôle des abbayes dans le développement rural
Les abbayes ont joué un rôle crucial dans le développement rural de l’Hérault médiéval. Des établissements comme l’abbaye de Gellone à Saint-Guilhem-le-Désert, située sur l’une des routes menant à Saint-Jacques-de-Compostelle, ou encore les abbayes d’Aniane et de Saint-Chinian, ont été assurément des moteurs de l’agriculture et de l’artisanat local.
Ces centres monastiques ont non seulement défriché et mis en valeur de vastes étendues de terres, mais ils ont également servi de refuges pour la culture et le savoir durant les périodes troublées. De plus, leur influence s’est étendue bien au-delà de leurs murs, façonnant l’économie et la société des campagnes environnantes.
Les foires et le commerce
Le XIVe siècle a vu l’émergence de Pézenas et Montagnac comme centres commerciaux majeurs de l’Hérault. Leurs foires annuelles ont effectivement attiré des marchands de toute l’Europe, stimulant l’économie locale et régionale. De plus, ces événements ont favorisé le développement de l’industrie drapière et d’autres artisanats dans les bourgs environnants.
Le pont du Diable, construit au XIVe siècle, illustre l’importance croissante des échanges commerciaux. Ainsi, ce chef-d’œuvre de l’architecture médiévale a joué un rôle crucial dans la communication et le commerce de part et d’autre de l’Hérault, facilitant les échanges et contribuant à la prospérité de la région.
Les conflits et les crises
Le Moyen Âge héraultais n’a pas été exempt de conflits et de crises. En effet, la croisade contre les Albigeois au début du XIIIe siècle a notamment conduit au terrible massacre de Béziers en 1209, un événement qui a profondément marqué l’histoire de la région. Plus tard, les guerres de religion du XVIe siècle ont également secoué l’Hérault, Montpellier devenant même une république protestante autonome pendant une brève période.
Ces conflits, bien que dévastateurs, ont également contribué à forger l’identité complexe et résiliente de l’Hérault, une terre de contrastes et de diversité culturelle.
La Renaissance et l’Époque moderne : un âge d’or intellectuel
La période allant de la Renaissance au début de l’époque moderne a été marquée par un remarquable essor intellectuel et culturel dans l’Hérault. Cette époque a ainsi vu l’émergence de figures emblématiques et le développement d’institutions qui ont contribué au rayonnement du département bien au-delà de ses frontières.
Montpellier : un pôle en médecine de renommée européenne
La faculté de médecine de Montpellier, déjà réputée au Moyen Âge, a connu un nouvel âge d’or à la Renaissance. Ainsi, l’édit de 1180, qui donnait le droit à quiconque d’enseigner la médecine à Montpellier, a continué à attirer des esprits brillants de toute l’Europe. Parmi les figures marquantes ayant étudié ou enseigné à Montpellier, on peut citer François Rabelais et Michel de Nostredame, plus connu sous le nom de Nostradamus.
Ces personnalités ont contribué à faire de Montpellier un centre incontournable de la médecine et des sciences de la Renaissance. Leurs travaux et leurs enseignements ont en effet influencé des générations de médecins et de savants, participant à l’avancement des connaissances médicales de l’époque.
Le Jardin des plantes : un trésor botanique
Créé en 1593, le Jardin des plantes de Montpellier est le plus ancien jardin botanique de France. Initialement conçu comme un jardin médicinal pour les étudiants en médecine, il est rapidement devenu un centre d’étude et de conservation de la flore mondiale. Ce jardin a ainsi joué un rôle crucial dans le développement de la botanique et de la pharmacologie, attirant des chercheurs et des curieux du monde entier.
Le Jardin des plantes témoigne de l’esprit d’ouverture et de curiosité scientifique qui caractérisait l’Hérault à cette époque. De plus, il reste aujourd’hui un lieu emblématique, qui allie patrimoine historique et recherche scientifique.
Pézenas et Molière : une rencontre théâtrale
Au milieu du XVIIe siècle, Pézenas est devenue un centre culturel important, notamment grâce à la présence de la troupe de Molière. Ainsi, en 1650, alors que les États Généraux du Languedoc se tenaient dans la ville, la troupe de Jean-Baptiste Poquelin, qui n’était pas encore connu sous le nom de Molière, fut choisie pour divertir les participants.
Cette période passée à Pézenas a été cruciale pour le développement artistique de Molière. La ville lui a offert effectivement un terrain d’observation riche pour ses futures comédies. Comme en témoigne le célèbre fauteuil du barbier Gély, où Molière aimait s’asseoir pour observer les habitants et puiser l’inspiration pour ses personnages.
L’essor des arts et des lettres
L’Hérault de la Renaissance et du début de l’époque moderne a vu fleurir de nombreux talents dans les domaines des arts et des lettres. Des poètes comme Pierre de Ronsard ont séjourné dans la région, s’inspirant de ses paysages et de sa culture. De plus, l’architecture de la Renaissance a également laissé son empreinte, avec la construction de nombreux hôtels particuliers à Montpellier et dans d’autres villes du département.
Cette effervescence culturelle a contribué à faire de l’Hérault un foyer intellectuel reconnu, attirant artistes, écrivains et penseurs de toute l’Europe.
Les guerres de Religion et leurs conséquences
Le XVIe siècle a été marqué par les guerres de religion, qui ont profondément affecté l’Hérault. Ainsi Montpellier, devenue un bastion protestant, s’est même organisée en république autonome pendant une brève période. Cette époque troublée a vu également la création d’une université protestante dans la ville, ce qui témoigne de la vitalité intellectuelle malgré les conflits.
Cependant, en 1622, Louis XIII mit fin à cette autonomie, réaffirmant l’autorité royale sur la région. En définitive, cet épisode a marqué un tournant dans l’histoire de l’Hérault, renforçant le pouvoir central et modifiant l’équilibre religieux et politique du territoire.
L’ère industrielle et viticole : transformations économiques de l’Hérault
Le XIXe siècle et le début du XXe siècle ont été marqués par des transformations économiques profondes dans l’Hérault. En effet, cette période a vu l’essor de l’industrie et surtout l’expansion spectaculaire de la viticulture, façonnant durablement le paysage et l’économie du département.
L’essor de l’industrie
Bien que moins industrialisé que d’autres régions françaises, l’Hérault a connu un développement industriel significatif au cours du XIXe siècle. Ainsi, les industries minières ont joué un rôle important, avec l’exploitation de marbres, de lignites et de houille. Ces activités ont effectivement contribué à l’essor de villes comme Graissessac et La Grand-Combe.
Parallèlement, l’industrie textile s’est développée dans plusieurs villes du département. Bédarieux, Clermont-l’Hérault, Villeneuvette et Lodève sont ainsi devenues des centres importants de production textile, notamment de draps. De plus, ces industries ont attiré une main-d’œuvre nombreuse, transformant la structure sociale et démographique de ces localités.
La révolution des transports
Le développement du réseau ferroviaire a joué un rôle crucial dans l’essor économique de l’Hérault au XIXe siècle. L’arrivée du chemin de fer a effectivement désenclavé de nombreuses zones du département, facilitant le transport des marchandises et des personnes. Cette révolution des transports a particulièrement profité au commerce du vin, permettant aux producteurs héraultais d’atteindre de nouveaux marchés.
Le Canal du Midi, achevé au XVIIe siècle, a continué à jouer un rôle important dans le transport fluvial, complétant le réseau ferroviaire. Ainsi, cette voie d’eau, qui relie la Méditerranée à l’Atlantique, a contribué à faire de l’Hérault un carrefour commercial stratégique.
L’âge d’or de la viticulture
La seconde moitié du XIXe siècle a vu une expansion spectaculaire de la viticulture dans l’Hérault. Effectivement favorisée par les nouvelles infrastructures de transport et une demande croissante, la culture de la vigne s’est étendue à de vastes portions du territoire départemental. En effet, cette monoculture a profondément transformé le paysage héraultais, façonnant l’identité visuelle et culturelle de la région.
Cette période a vu la construction de nombreuses « folies », ces demeures de prestige bâties par les riches propriétaires viticoles, témoignant de la prospérité générée par l’industrie du vin. De plus, des villages entiers se sont réorganisés autour de l’activité viticole, avec la construction de caves coopératives et de chais imposants.
La crise du phylloxéra et ses conséquences
Cependant, cette prospérité a été brutalement interrompue par la crise du phylloxéra à la fin du XIXe siècle. En effet, cet insecte ravageur, originaire d’Amérique du Nord, a décimé les vignobles européens, y compris ceux de l’Hérault. Cette crise a eu des conséquences économiques et sociales dévastatrices, poussant de nombreux viticulteurs à la ruine.
La réponse à cette crise a nécessité une restructuration profonde de la viticulture héraultaise. L’introduction de porte-greffes américains résistants au phylloxéra a effectivement permis de reconstituer le vignoble, mais a également modifié les pratiques viticoles traditionnelles.
La révolte des vignerons de 1907
Les difficultés de la viticulture ont culminé avec la grande révolte des vignerons de 1907. Face à la mévente du vin et à la concurrence déloyale des vins frelatés, des milliers de vignerons modestes se sont soulevés. Ainsi, ce mouvement, qui a secoué tout le Languedoc, a été particulièrement intense dans l’Hérault.
La répression de cette révolte par le gouvernement de Georges Clemenceau a marqué les esprits et reste un épisode douloureux de l’histoire du département. Cependant, elle a aussi conduit à des réformes importantes dans la régulation du marché viticole, posant les bases de la viticulture moderne dans la région.
L’Hérault contemporain : défis et renouveau
Le XXe siècle et le début du XXIe siècle ont vu l’Hérault faire face à de nombreux défis tout en connaissant un renouveau remarquable. Ainsi, cette période a été marquée par des transformations économiques, démographiques et culturelles qui ont profondément modifié le visage du département.
La restructuration de l’économie viticole
Après les crises du début du XXe siècle, la viticulture héraultaise a dû se réinventer. L’accent a en effet été mis sur la qualité plutôt que sur la quantité, avec le développement des appellations d’origine contrôlée (AOC) et des vins de pays. Des régions viticoles comme le Minervois, le Pic Saint-Loup ou les Coteaux du Languedoc ont de surcroit acquis une renommée nationale et internationale.
Cette restructuration a nécessité des investissements importants et une évolution des pratiques viticoles. Pour ce faire, les caves coopératives, nombreuses dans le département, ont joué un rôle crucial dans cette transition, permettant aux petits producteurs de mutualiser leurs ressources afin d’améliorer la qualité de leurs vins.
L’essor du tourisme
Le développement du tourisme a été l’une des grandes réussites de l’Hérault contemporain. En effet, le département, avec ses 100 kilomètres de côtes méditerranéennes, ses stations balnéaires comme La Grande-Motte (construite dans les années 1960), et ses sites naturels remarquables, est devenu une destination touristique majeure.
L’œnotourisme s’est également développé, permettant de valoriser le patrimoine viticole du département. De plus, les routes des vins, les dégustations dans les domaines et les fêtes viticoles attirent chaque année de nombreux visiteurs, contribuant à l’économie locale.
La croissance démographique et l’urbanisation
La seconde moitié du XXe siècle a vu une croissance démographique spectaculaire dans l’Hérault, particulièrement autour de Montpellier. Cette expansion a en effet entraîné une urbanisation rapide, transformant des villages en villes et étendant les zones périurbaines. Montpellier, en particulier, a connu une métamorphose remarquable.
Ainsi, sous l’impulsion de maires visionnaires comme Georges Frêche, la ville s’est dotée d’infrastructures modernes et a développé de nouveaux quartiers, comme Antigone, conçu par l’architecte Ricardo Bofill. De plus, cette transformation a fait de Montpellier l’une des métropoles les plus dynamiques de France.
La préservation du patrimoine
Malgré les transformations modernes, l’Hérault a su préserver et valoriser son riche patrimoine historique et culturel. En effet, des sites comme le pont du Diable, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, ou le centre historique de Pézenas, sont des témoins précieux de l’histoire du département.
Des efforts importants ont été réalisés pour restaurer et mettre en valeur ce patrimoine, contribuant à l’attractivité touristique et culturelle de l’Hérault. Des festivals comme le Festival de Radio France à Montpellier ou le Festival de Pézenas dans le sud participent également au rayonnement culturel du département.
L’Hérault en quelques mots…
L’histoire du département de l’Hérault est un récit fascinant de continuité et de changement. Depuis les premiers hominidés qui ont foulé son sol il y a plus d’un million d’années aux défis contemporains de l’urbanisation et du développement durable, l’Hérault n’a cessé de se transformer tout en préservant son identité unique.
Ce territoire, façonné par les forces de la nature et l’action humaine, a été le témoin et l’acteur de nombreux chapitres cruciaux de l’histoire de France et d’Europe. En effet, des civilisations préhistoriques aux Romains, des seigneurs médiévaux aux vignerons révoltés du début du XXe siècle, chaque époque a laissé son empreinte, créant un palimpseste culturel et historique d’une richesse exceptionnelle.
L’Hérault d’aujourd’hui est le produit de cette histoire complexe. C’est un département qui a su concilier tradition et modernité, préservant son patrimoine millénaire tout en embrassant l’innovation et le progrès. La viticulture, pilier historique de l’économie locale, s’est réinventée pour faire face aux défis du XXIe siècle. De plus, les villes, en particulier Montpellier, se sont métamorphosées, devenant des centres dynamiques d’éducation, de recherche et de culture.
L’histoire du département de l’Hérault est donc loin d’être terminée. Chaque génération y ajoute son chapitre, contribuant à façonner l’identité de ce territoire unique. De la préhistoire à nos jours, l’Hérault a été et reste une terre de rencontres, d’échanges et de créativité, un microcosme de l’histoire humaine dans toute sa diversité et sa complexité.
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